Combattre les préjugés

Les préjugés ont la vie dure, surtout quand les pouvoirs publics et certains acteurs n’ont de cesse de diffuser des fausses vérités. Voilà des arguments pour combattre les préjugés sur l’asile et l’immigration. Vous pouvez vous en servir pour interpellez vos élus, répondre à la désinformation sur les réseaux sociaux etc.

Des fiches pour décrypter les mythes sur la migrations

Le vrai-faux de la migration

Contexte (inter)national

« La France accueille toute la misère du monde »

FAUX : 70% des réfugiés s’installent dans un pays voisin au leur (source : HCR). L’Europe est loin d’être le premier continent d’accueil des réfugiés, et la France est l’un des pays où l’immigration est la plus faible (0,6% contre 1,1% en Allemagne, 1,6% en Espagne etc.)

>> En finir avec cette rhétorique trompeuse, tribune de Bastien Charaudeau Santomauro (juriste)

« Avec les arrivées en Italie Le territoire va être inondé … »

FAUX : Il faut prendre du recul. Les images peuvent être impressionnantes, mais ce ne sont que quelques milliers de personnes qui sont arrivée à Lampedusa. Ce n’est rien à l’échelle de l’Europe.
De plus, pour désengorger les points de fixation, il faut laisser circuler les personnes pour qu’elles aillent faire valoir leur droit où elles le souhaitent.

L’accueil à Briançon

« Le Plus petit bassin de vie de PACA n’a pas les infrastructures pour accueillir tous les exilé·es qui passent par ici »

FAUX : La vallée de Serre Chevalier dispose des infrastructures pour accueillir près d’1,5 millions de touristes sur un hiver (source : Office de tourisme)
Depuis 2015, la seule mobilisation citoyenne a permis d’accueillir a elle seule plus de 15 000 personnes.

« La présence d’associations solidaires et la mise en place de bonnes conditions d’accueil créent un appel d’air »

FAUX : Il n’existe aucun lien de causalité entre la qualité des politiques et dispositifs d’accueil et l’orientation des flux migratoires. C’est la topographie des Alpes qui a depuis toujours fait de Briançon un carrefour migratoire : cols les plus bas, présence de villes et moyens de transport des deux côtés de la frontière etc.

« Les associations se substituent à l’État pour imposer leur politique pro-migration”

FAUX : l’État n’a jamais mis en place de dispositif d’accueil d’urgence alors que l’accueil des personnes vulnérables est de sa responsabilité (source : code de l’action sociale et des familles). En outre, en 2021 lors de la première fermeture du refuge, la préfète a écrit “que rien juridiquement n’empêchait le Refuge de rouvrir” (source : courrier de la préfète au refuge solidaire, nov. 21)

Sécurité et « tranquillité »

Le maire estime qu’il existe un risque pour la sureté de la ville

FAUX : Il n’a jamais été établi de lien entre la hausse de l’immigration et la délinquance (source : rapport du CEPII, service du premier ministre, avril 2023) La mairie met en avant des faits divers commis par des personnes supposément étrangères, sans jamais relever tous les autres faits divers et actes délictueux. Rappelons aussi que l’absence d’accueil digne et l’extrême précarité accroît les tensions.

Droit au séjour et à l’asile

« Les personnes passant la frontière dans le Briançonnais sont forcément en situation irrégulière »

Pour pouvoir être considérées « irrégulières » au regard du règlement Dublin, les personnes doivent pouvoir entrer en procédure de demande d’asile en France. Or la situation des personnes ne peut pas être examinée à Briançon. Elles doivent pour ceci au moins aller à Marseille.

« Il faut lutter contre l’immigration irrégulière »

Les personnes qui arrivent à la frontière pour déposer une demande d’asile ne sont pas en situation irrégulière. En outre, la préfecture des Hautes-Alpes qui se doit d’appliquer le droit, utilise depuis des mois des pratiques illégales (pas de rdv pour examen de la situation, absence de récépissé, etc.). Ces pratiques génèrent du contentieux et engendrent des ruptures de droits

Tout ce que nous observons est une crise humanitaire de l’accueil aggravée par la réponse répressive et inhumaine des pouvoirs publics.